Nous sommes heureux de présenter la première exposition personnelle à Paris de l’artiste écossaise Jessica Harrison, dont les figurines en porcelaine avaient été montrées pour la première fois en France en 2011 au Musée de l’Art Brut (Halle St Pierre) à Paris dans le cadre de l’exposition éponyme de la revue «Hey». Cette même série de sculptures a également été montrée au Museum of Art and Design à New York à l’automne 2013 dans l’exposition «Body & Soul».
Jessica Harrison (née en 1982) vit à Edinburgh en Écosse depuis qu’elle y a emmenagé pour étudier la sculpture en 2000 au College of Art, des études aboutissant à un PhD en sculpture soutenu en 2013 et subventionné par le Arts and Humanities Research Council. Si le point de départ de chacune de ses séries est toujours différent, toutes prennent une suite logique dans un projet de recherche à plus grande échelle sur la «tactilité» et le corps dans la sculpture. Ses oeuvres traduisent sa fascination pour le corps humain (son mémoire de Master portait sur la mort et la dissection dans l’art contemporain britannique), l’impossibilité de ce dernier à résister à plus de 100 ans et la crainte omniprésente quant à la mortalité dans notre société. Les images que Jessica utilise sont le fruit de curiosités vues et recueillies à travers son imaginaire. C’est en prenant l’habitude de regarder la collection de céramiques de sa mère et en imaginant abattre une tête par ci, un bras par là, et ce que cela donnerait si tout se mettait à saigner, qu’elle s’est mise à transformer des figu- rines en porcelaine de bergères ou de jeunes filles un brin kitsch, en les estropiant d’un oeil, d’un organe, devenant une petite armée de morts-vivantes gores. Une autre de ses séries les plus marquantes est la fabrication de mobilier miniature à partir de peaux mortes qu’elle a collectées et tannées comme du cuir.
L’exposition intitulée «FLASH» en référence au tattoo flash, est une réflexion autour du tatouage en tant que modification corporelle imprimant la peau humaine (recto et verso), à partir des écrits du philosophe Michel Serres parlant de la peau comme d’une tapisserie «nouée» à la fois devant et derrière. Dans sa nouvelle série de figurines en porcelaine transformées, intitulée «The Painted Ladies», la peau des jeunes filles est intégralement recouverte de tatouages traditionnels. A travers une autre série de céramiques, plus brutes cette fois-ci, Jessica travaille l’imagerie du tatouage en reprenant ses motifs les plus symboliques en 3 dimensions (le coeur, le crâne, la rose, etc).
+ infos :
http://www.jessicaharrison.co.uk/