[FR]
La Galerie LJ présente “Jusqu’ici tout va bien”, la deuxième exposition personnelle en ses murs du duo d’artistes français Murmure, du 15 octobre au 26 novembre 2022. Paul Ressencourt (né en 1981) et Simon Roché (né en 1983) se sont rencontrés durant leurs études aux Beaux-Arts de Caen : ils se sont rapidement trouvé une passion commune pour le dessin et le street art. Intervenant ensemble depuis 2010 dans l’espace public, ils recouvrent les murs des villes de collages tout autant qu’ils développent une pratique en atelier nourrie de leur formation académique.
Dans la continuité de leur travail engagé sur les thématiques éco-environnementales, ils dénoncent à travers plusieurs nouvelles séries d’œuvres présentées dans cette seconde exposition à la galerie, le paradoxe absurde de certaines situations actuelles où la réalité dépasse régulièrement la fiction. En réunissant un ensemble de constats mis en images sous la forme de dessins à la pierre noire et de peintures sur toile, Murmure met en exergue des faits en contradiction totale avec l’horizon climatique qui se profile.
Tandis que nous regardons impuissants notre planète se détruire, brûler, fondre… n’y a-t-il vraiment rien que nous ne puissions faire ? Au lieu d’amorcer de réels changements majeurs dans son mode de vie et de consommation, l’humanité semble rester aveugle, quitte à assister à des scènes jusqu’alors impensables : “Jusqu’ici tout va bien”… mais jusqu’à quand ? Et tout va-t-il réellement encore bien ? Sur la banquise transformée en chantier à ciel ouvert, les icebergs deviennent des parcs aquatiques aux eaux turquoises surpeuplées de touristes, où la faune n’a plus sa place. Dans cette anticipation pessimiste de notre avenir proche, les baleines finissent en sushi, les cocktails Molotov sont fabriqués dans des bouteilles de boissons bio issues du commerce « équitable », le nettoyeur municipal efface le street art de l’artiste dont il porte le t-shirt, le street artiste se réclame anticapitaliste quand bien même il a fait fortune dans le commerce de vêtements dont l’empreinte carbone est aussi discutable que les fruits de grande consommation, sujet d’une nature « réellement » morte.
Pour autant, Murmure privilégie dans leur expression plastique une forme de beauté qui contraste avec la cruauté, la stupidité et l’urgence des situations dépeintes dans leur œuvres. Le propre de l’art n’est-il pas d’être le témoin d’une époque ? Ainsi c’est un cri d’alarme que révèlent les images de Murmure, en espérant qu’il ne soit pas trop tard pour que l’humanité se ressaisisse.
[ENG]
Galerie LJ presents “So Far So Good”, the second solo exhibition with the gallery of French artist duo Murmure, from October 15 to November 26, 2022. Paul Ressencourt (born in 1981) and Simon Roché (born in 1983) met during their studies at the Fine Arts School of Caen: they quickly found a common passion for drawing and street art. Working together since 2010 in the public space, they cover city walls with collages as much as they develop a studio practice nourished by their academic training.
Following up their ongoing work on environmentally conscious themes, they report through several new series of artworks presented in this second exhibition at the gallery, the absurd paradox of certain current situations where reality regularly exceeds fiction. By bringing together a set of observations put into images in the form of drawings in charcoal pencil, and paintings on canvas, Murmure highlights facts in total contradiction with the emergency of climate change.
While we watch helplessly as our planet is destroyed, burned, melted… is there really nothing we can do? Instead of initiating real major changes in its way of life and consumption, humanity seems to remain blind, even if it means witnessing scenes that were previously unthinkable: “So far so good”… but until when? And is everything really still okay? On the ice field transformed into an open-air construction site, the icebergs become aquatic parks with turquoise waters overcrowded with tourists, where the fauna no longer has its place. In this pessimistic anticipation of our near future, whales end up as sushi, Molotov cocktails are made in bottles of organic drinks from “fair” trade, the municipal cleaner erases the street art of the artist whose T-shirt he wears, the street artist claims to be anti-capitalist even though he has made a fortune in the trade of clothes which carbon footprint is as questionable as the fruits of mass consumption.
In spite of everything, Murmure favors in their art a form of beauty which contrasts with the cruelty, the stupidity and the urgency of the situations depicted in their works. Isn’t the essence of art to be the witness of an era? Thus the art of Murmure reveals a cry of alarm, hoping that it is not too late for humanity to pull itself together.