L’exposition de Quentin Garel à Chamarande dans Arts Hebdo Medias
Anomal : qui présente un caractère d’irrégularité. Anomal, animal, anormal, du grec anômalos, inégal. En botanique, le terme qualifie une espèce inclassable, comme l’est le travail de Quentin Garel. Sculpteur travaillant le bois, le bronze, comme le fer, l’artiste diplômé de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris puise son inspiration dans l’archéologie et les musées d’histoire naturelle pour créer son propre bestiaire qu’il présente depuis le 25 janvier 2020, dans une exposition monographique d’œuvres récentes au domaine départemental de Chamarande. Quel plus bel écrin qu’un château du XVIIe siècle bâti dans le plus pur style Louis XIII – attribué à Nicolas de L’Espine, architecte du roi – pour y dresser une quarantaine de pièces monumentales, tels les totems emblématiques, d’une parodie du trophée de chasse à courre anticipée ! Car tantôt réaliste, tantôt fantastique, la figure de l’animal est ici domestique, figée dans une expression d’un réalisme troublant. Quentin Garel dessine, sculpte, polit jusqu’à ce que la matière vivante du bois et de ses veines corresponde exactement à son dessein, et si l’ancien résident de la Casa Velazquez de Madrid utilise la tronçonneuse comme outil de dégrossissage, le fusain et la craie lui permettent de réaliser des esquisses préparatoires dont les dégradés de gris et l’expressivité des regards révèlent toute la virtuosité d’un travail à la main empreint de tradition. Dans l’esprit d’un cabinet de curiosité futuriste et géant, Garel instaure ici un dialogue avec « l’anomalité » révélée de ses sujets dont la matière, bois et bronze, entre en résonance avec le classicisme des lieux. L’exposition initiée le 25 janvier est prolongée jusqu’au 14 juin inclus ! En accès libre, le mercredi de 14 à 18h, et les samedi et dimanche de 13h à 18h en juin. Le parc est ouvert tous les jours de 9h à 20h de juin à septembre. Plus d’informations ici !